
Elle est apparue 6 semaines exactement après la naissance de ma fille. Cette nuit là, où le lendemain, mon chum recommençait à travailler. Une nuit comme une autre, alors que Mia-Rose dormait paisiblement tout près de moi, à coté de mon lit, dans son moise. J'ai commencé à penser à quel point je pouvais l'aimer, à quel point je ne pourrais plus jamais vivre sans elle, à quel point elle était importante. J'ai commencé à penser qu'il fallait pas qu'il m'arrive rien, puisque j'avais maintenant quelqu'un qui dépendait uniquement de moi.
Cette nuit là, j'ai eu la gastro. Je n'ai pas dormi de la nuit et ma fille elle, dormait à point fermés. Une chance, puisque je n'aurais pas pu m'en occuper....de peur de lui transmettre ce maudit virus. J'ai passé le reste de la nuit dans le salon, sur le divan. Le lendemain, mon chum n'est pas allé travailler, il s'est levé, est descendu en bas avec notre fille, pour s'en occuper. Je me suis recouchée, j'ai dormi jusqu'à 10h00. La journée a passé.
Cette nuit là, Je n'ai pas eu la gastro, je venais de vivre, ma première crise d'angoisse de nouvelle maman, avec tout ce qui vient avec.
Depuis ce temps, ça part, ça revient. Depuis ce jour, si ma fille a un rhume, je me réveille 3000 fois dans la nuit pour m'assurer qu'elle respire toujours. Lorsque je prends le volant de ma voiture, il y au moins 10 pensées qui passent me rappelant qu'il faut que je sois prudente, que je dois revenir, que j'ai une boule de gomme qui a besoin de moi à la maison. Lorsque j'ai eu ma bosse sur mon sein l'hiver dernier, j'ai passé des nuits entières à être malade, pensant que j'avais le cancer. Même chose lorsque quelques mois plus tard on m'a appris que j'avais un hémangiome au foie, jusqu'à L'IRM ( que j'ai passé au privé au coût de 800$ parce que l'angoisse était invivable), j'étais malade, j'avais perdu 4 livres dans le temps de le dire, dans ma tête, j'avais le cancer du foie.
Pourtant, je suis moi, cette femme débordante d'énergie, positive, qui trouve le bonheur dans chaque petite chose. Je ne peux pas être plus positive que je le suis. Pourtant lorsque le soleil se couche, lorsque je me couche le soir, il y a ces moments où je n'ai plus le contrôle de mes pensées, de ma tête, de mon corps. Je tremble, j'ai mal au ventre, au cœur, à la tête...quelqu'un d'autre est en moi... quelqu'un que je n'aime pas du tout...que j'ai du mal à contrôler, qui m'empêche de bien respirer, qui prend possession de la femme que je suis pour faire dérouler dans ma tête ces pensées horrifiantes et angoissantes.
Chaque soir, je dois me coucher avec un film qui joue en arrière plan, afin de concentrer mes pensées sur ce qui se passe à la télévision et non ce qui pourrait se passer dans ma tête. Pour les soirs où je sens que l'angoisse sera présente, il y a la mélatonine qui m'aide à dormir...et lorsque plusieurs soirs se présentent ainsi, il y a l'acupuncture ... en fait j'y vais demain.
Heureusement, pour moi, j'ai un amoureux plus que zen qui prend très bien soin de moi lorsque cela arrive...et heureusement, cela arrive pas tous les soirs.